Au programme de cette nouvelle promenade, un manoir anglais façon Downton Abbey : Osterley House. Pour y aller, c’est simple, il suffit de prendre la Piccadilly Line vers l’ouest, direction Heathrow. Immersion en mode Jane Austen dans une grande maison, avec ses pièces de réception et son immense sous-sol où l’on s’attend sans cesse à voir surgir Carson ou Mrs Hughes…
On y arrive par une longue allée, environnée de prés où paissent de paisibles vaches : un paysage inattendu dans cette partie très urbanisée de la métropole londonienne. Au beau milieu de la banlieue ouest, dans le borough de Hounslow, Osterley House fait partie d’un groupe de manoirs jadis érigés par de riches familles pour leur servir de résidences de campagne, tout comme Syon House ou Chiswick House. Son parc, l’un des plus vastes de l’ouest londonien, accueille chaque année près de 350 000 visiteurs, dont environ 10% choisissent (malgré un tarif un peu dissuasif, £10,40 pour un adulte, soit environ 13,50€ ) de découvrir aussi la demeure et ses jardins. Passionnée par la culture britannique, je n’ai personnellement pas regretté mon investissement : même si le manoir n’est pas très grand et le nombre de pièces visibles finalement limité (par rapport à de grands châteaux), l’ambiance vaut à elle seule la dépense. A l’étage « noble », on se croit plongé dans un roman de Jane Austen ou des soeurs Brontë, avec notamment cette superbe salle de bal qui sert aujourd’hui de galerie de peinture ou encore ce salon entièrement paré de motifs d’inspiration étrusque. Quant au sous-sol, il a fait mon bonheur : une véritable maison sous la maison, avec sa cuisine et toutes les pièces annexes (pour la pâtisserie, pour les conserves, pour le vin et la bière…), le bureau de l’intendant et le « boudoir » de son épouse, la pièce des perruques, etc : une authentique plongée dans le quotidien très codifié de la domesticité anglaise d’antan. Enfin, le jardin de fleurs et sa « Garden House« , que j’ai eu la chance de voir au printemps alors que les splendides azalées étaient en pleine floraison, constituent un splendide exemple d’aménagement « à l’anglaise ».
Un peu d’histoire
Le bâtiment d’origine a été construit aux alentours de 1570 par Sir Thomas Gresham, banquier de son état, qui possédait également le fameux Boston Manor, à proximité. La reine Elisabeth 1ère est passée en ces lieux, et les écuries encore visibles sur le site datent de cette lointaine époque. En 1761, alors que le bâtiment tombe presque en ruine, Sir Francis Child, un autre banquier, en fait l’acquisition et charge l’un des architectes star du moment, Robert Adam, de réorganiser le manoir. A la mort de Sir Francis en 1763, son frère et héritier Robert Child poursuit le travail entrepris et fait réaliser les intérieurs que nous pouvons découvrir aujourd’hui. Par le jeu des mariages, la propriété finit par revenir en 1785 à la famille comtale de Jersey. En 1940, le manoir et son parc servent de base d’entraînement à la Home Guard, une formation paramilitaire britannique instituée au début de la Seconde Guerre mondiale, afin de protéger le territoire national contre un éventuel débarquement allemand. A la fin des années 40, l’ensemble est cédé au National Trust, organisme chargé de la protection et de la promotion du patrimoine britannique, et ses meubles vendus au Victoria and Albert Museum.
Une sacrée filmographie
Aujourd’hui ouvert au public, le domaine a servi de décor à plusieurs films et séries, comme « Amicalement vôtre », « Le Saint », « The grass is greener » de Stanley Donen avec Cary Grant et Deborah Kerr, mais aussi « Victoria, les jeunes années d’une reine » avec Emily Blunt, sans oublier « Top Secret » avec Val Kilmer. Last but not least, Osterley House a même été le « Wayne Manor » (pour les intérieurs) du film de Christopher Nolan « The Dark Knight Rises ». Allez, on part en exploration dans la galerie photo, pour vous donner une idée des lieux.
Photos © Corinne Martin-Rozès
Informations, horaires et tarifs sur le site internet de Osterley House & Park
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