La Marquise à la Chapelle Royale

Samedi 4 juin, 20h : l’heure est inscrite dans mon agenda depuis un moment déjà, et pour cause. Ce soir, je me rends à la Chapelle Royale du château de Versailles pour écouter le Dixit Dominus de Haendel par les Gabrieli Consort & Players et Paul McCreesh. J’ai cassé ma tirelire pour l’occasion et je m’attends à une expérience hors du commun : tout d’abord parce que je ne suis encore jamais entrée dans la chapelle, ensuite parce qu’une telle œuvre donnée dans un tel lieu, cela ne peut être que magnifique.

 

19h20

Nous arrivons au château et pénétrons dans la galerie qui mène à la chapelle. Plaisir d’être en ces murs à une heure où ils ne sont plus envahis de hordes de touristes… Accueil très souriant et professionnel des équipes de Versailles Spectacles, qui sont présentes en nombre car il y a deux événements ce soir, un à l’Opéra et un à la Chapelle. Entre les deux salles, un bar éphémère est installé où nous venons chercher la coupe de champagne qui est comprise dans notre billet*. Nous la sirotons religieusement avec vue sur la chapelle, car nous avons encore un peu de temps.

19h50

Nous prenons place, à environ dix rangs des musiciens. Difficile de se frayer un chemin jusqu’à leur siège pour les retardataires, tellement les rangs sont rapprochés, et mon pauvre voisin écrase les pieds de toute la rangée malgré ses précautions. Nous sommes réellement serrés comme des sardines, et je dois dire que je m’étonne de tant d’inconfort. Impossible de se tenir tous en arrière contre le dossier, les épaules se touchent, et mon mari est obligé de se pencher en avant, idem pour mon voisin de droite. Je n’ose imaginer si j’étais accompagnée de mon cousin rugbyman ou de ma grande tante, qui taille aujourd’hui un bon 48… Heureusement, la chapelle est tellement belle que la vue compense quelque peu l’inconfort.

20h20

Après le Concerto Grosso en ré majeur Op. 6 n° 4 de Corelli, une mise en bouche strictement instrumentale qui me laisse un peu de glace (mais je ne suis pas non plus férue de musique baroque), la mezzo-soprano suédoise Ann Hallenberg et le chef Paul McCreesh font leur entrée sur scène pour interpréter la (très rare, parait-il) cantate italienne « Donna che in ciel », de Haendel. Une jolie découverte pour moi, hélas gâchée par les gesticulations de mon voisin, qui a successivement froid (et se découvre), puis chaud (et se couvre), à chaque fois en me donnant involontairement des coups (et je ne lui jette pas la pierre, il y a tellement peu d’espace pour bouger…).

Chapelle royale Versailles © Corinne Martin-Rozès  (9)

20h50

Entracte. Chouette, on peut enfin se dégourdir les jambes (qui ne sont pas à la fête, et pourtant je mesure moins d’un mètre soixante-dix). L’écoulement du flux de spectateurs vers la sortie est très très lent, et nous permet, en écoutant les conversations, de constater que nous ne sommes pas seuls à être mécontents du confort très relatif des places. Trêve de récriminations, je monte enfin découvrir les galeries, à l’étage, comme j’en ai eu envie dès mon arrivée. L’escalier est superbe, déjà. Puis le balcon me donne un tout autre aperçu des lieux, on respire, c’est lumineux, c’est grandiose. Le long des balustrades, il y a une rangée de chaises et je regrette vivement de ne pas avoir choisi ces places-là… Je préférerais nettement être au large ici et voir les musiciens d’en haut, même si ces places sont étiquetées catégories 2 et 3. Bon à savoir si je reviens !

 

21h20

Reprise. Seuls en scène cette fois, les Gabrieli Consort & Players et Paul McCreesh attaquent le très beau Dixit Dominus de Haendel, une œuvre composée à Rome en 1707 alors que le jeune musicien n’a que 22 ans. La structure musicale du Dixit Dominus conjugue chœurs et arias pour solistes, ce qui en fait une sorte de cantate sacrée en huit parties. Je ne suis pas assez calée en musique baroque pour disserter ici sur la performance : j’ai trouvé ça très émouvant avec de réels moments de grâce notamment lorsque les deux talentueuses sopranos chantaient en duo.

 

21h55

Dernières mesures, concert d’applaudissements, et hop, c’est déjà fini. Nous sortons et profitons du crépuscule sur le château : les grilles dorées et la cour sont illuminées, quelle splendeur ! Cependant, malgré la grande qualité du concert, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue par mes places « catégorie Prestige »*. Mon conseil : si vous voulez venir à la Chapelle royale pour un concert, vous pouvez sans souci opter pour les places de catégorie 2 ou 3. Visuellement, vous ne raterez pas grand-chose et au niveau audio, vous vous régalerez tout autant. Et vous serez, de toute façon si vous êtes en bas, aussi serrés que les gens en catégorie Prestige et Prestige VIP… Seule différence : la coupe de champagne offerte, mais entre nous, ça fait cher la coupette !

Photos © Corinne Martin-Rozès

* pour information, j’ai payé mon billet catégorie « Prestige » 84€ en l’achetant sur le site venteprivee.com : il valait normalement 130€, et comprenait une place entre le 6ème et le 11ème rang + une coupe de champagne + le programme de la soirée.

Autres tarifs, pour info 😉
-Les places « Prestige VIP », soit les tout premiers rangs (du 1er au 5ème) + une coupe de champagne + le programme de la soirée (150€).
-Les places « Catégorie 1 », soit du 12ème au 19ème rang + derrière les piliers dans les 20 premiers rangs (100€).
-Les places « Catégorie 2 » au fond de la chapelle, du 21 au 26ème rang et sur le premier balcon, le plus proche de la scène (75€).
-Les places « Catégorie 3», au balcon (50€)

 

Pour tout renseignement et pour avoir le programme de tous les spectacles, www.chateauversailles-spectacles.fr

 


 

7 commentaires

  1. Tes photos sont magnifiques, et je note précieusement les conseils de la Marquise ! Je ne suis encore jamais allée à un concert, bien qu’abonnée au Château, mais j’avais déjà entendu parler de l’inconfort lors des représentations. J’opterai donc sans complexe pour le balcon !

    J’aime

  2. Bonjour, merci pour ces commentaires honnêtes. Je pense que Versailles spectacles a besoin de densifier ses spectacles pour les rentabiliser malgré des tarifs très élevés voire dissuasifs.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire